Le câprier Capparis spinosa L.

Escale végétale #1

Le câprier épineux (Capparis spinosa L.)

 

Pour distinguer les espèces introduites récemment au sein de notre flore de celles introduites de plus longue date, on parle communément d’archéophytes ou de néophytes, ce qui renvoie, par convention, à la date de 1492. Cette date, souvent “arrondie” à 1500, sépare ainsi ces deux types d’introduction. Elle correspond à la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb, suite à laquelle les échanges entre les continents américain et eurasiatique se sont significativement intensifiés. Capparis spinosa est une plante archéophyte.

 

Le câprier est parfois andromoïque, il peut porter à la fois des fleurs mâles à ovaire plus ou moins avorté et des fleurs bisexuées. Ici, nous observerons en détail une fleur bisexuée (ou hermaphrodite).

 

 

Le câprier est une plante vivace de la famille des Capparaceae. Originaire des régions méditerranéennes, il est largement cultivé pour ses bourgeons floraux comestibles, connus sous le nom de “câpres”.

 

 

C’est un arbrisseau épineux (spinosa, issu du latin, fait référence à ses stipules épineuses) qui peut atteindre jusqu’à 1,5 mètre de hauteur. Il émet de longues tiges  couchées ou ascendantes, parfois ramifiées. Ses feuilles sont alternes, simples, ovales à oblongues et charnues.

 

 

Ses stipules, parfois épineuses et crochues, sont disposées de part et d’autre du pétiole de chaque feuille. C’est une défense qui aide la plante à se protéger des herbivores et à survivre dans des environnements arides et rocailleux.

 

 

Ses boutons floraux sont utilisés dans certaines régions à des fins culinaires, notamment pour la confection de “câpres“.  Ils sont cueillis avant leur maturité, salés et marinés dans du vinaigre.

Toute la structure de la fleur est visible si l’on fait une coupe du câpre (le trancher en deux), une activité à faire en famille au moment du repas, succès garanti auprès des enfants (qui imagineront trouver des graines en place des étamines et du pistil…) !

 

 

Les sépales qui forment le calice de la fleur présentent une symétrie bilatérale, il n’existe qu’un seul axe de symétrie pour diviser le calice en deux parties identiques.

 

 

Les fleurs du câprier sont axillaires (elles se développent à l’aisselle des feuilles) et solitaires.  La corolle comporte quatre grands pétales blancs à blanc crème (parfois teintés de rose ou de pourpre à la base) qui sont légèrement irréguliers (= fleur zygomorphe) mais libres entre eux (= fleur dialypétale).

La fleur est tétramère : elle possède 4 sépales et 4 pétales.

 

 

Au centre de cette fleur bisexuée se trouve l’appareil reproducteur avec l’androcée (partie mâle) qui rassemble de nombreuses étamines et le gynécée ou pistil (partie femelle) porté par un long gynophore. On parle aussi de gynécée stipité car il est porté par un pied ou stipe (la structure allongée portant l’ovaire).

L’ovaire (partie renflée elliptique et verte qui émerge au-dessus des étamines) est supère puisqu’il se développe au-dessus de l’insertion des pièces florales (sépales et pétales). Grâce à cette stratégie d’élévation, le fruit (issu de la transformation de l’ovaire) est rendu visible pour les agents de dispersion, tels que les animaux, ce qui favorise la reproduction de la plante.

 

Crédits photographiques : Clematis – CC BY-SA 3.0 – Wikimedia Commons

 

Après fécondation, l’ovaire devient une baie nommée “câpron” ou “baie de câpre” qui s’ouvre à maturité et contient de nombreuses graines.

 

🔎 Où l’observer ?

 

En Méditerranée, le câprier se rencontre sur des terrains bien exposés, peu fertiles et souvent rocailleux. Il se développe fréquemment dans les murs et rochers à la faveur des anfractuosités.

Tolérant au sel, il n’est pas rare de le croiser en bord de mer.

 

🗓️ Quand l’observer ?

 

Principalement de juin à août.

 

Liste rouge de l’UICN : préoccupation mineure

Plante introduite, archéophyte

 

Pour en savoir plus sur sa formidable capacité d’adaptation à la sécheresse et ses propriétés, vous pouvez consulter cet article :

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpls.2017.01845/full

 

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